Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/19

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n’a-t-il jamais eu l’intention de remplir ce programme ?... Contentons-nous de ce qu’il nous offre.

Du chapitre viii au chapitre xxxvi et de la page 24 à la page 160, en cent trente-six pages sur les 280 qui composent le volume, il traite de la première période, des temps antérieurs à Pisistrate. Il en traite en détail, avec ampleur, grâce aux nombreux secours que pouvaient ici lui fournir ses devanciers. Nous allons voir comment à leur égard il entendait et le droit d’emprunt et le devoir de reconnaissance.

Du chapitre xxxvi au chapitre lvi et de la page 160 à la page 185, la seconde période, qui va de Pisistrate à Zénodote, est étudiée rapidement, sommairement : nous aurons à nous demander pourquoi.

Du chapitre xli à la fin du chapitre li, en quatre-vingt-quinze pages, le seul début de la troisième période est longuement exposé... Puis, soudain, l’auteur met le point final, sans aller jusqu’à cet Apion, dont il faisait l’un des ordonnateurs du cortège homérique à travers les siècles.... Et c’est tout : finis voluminis primi !

Dressons l’inventaire de l’ouvrage. Le titre nous promettait trois études : Origine, Transformations et Critique des Poèmes homériques. Dès les premiers chapitres, l’auteur supprime la première et c’est dans la Préface de 1804 qu’il faut aller chercher la troisième. Abordant ici la seconde, Wolf en traite le premier tiers, entame le second et, brusquement, abandonne la charrue sans même aller jusqu’au bout d’un sillon... Quelle étrange publication que ces Prolégomènes ! et quel étrange phénomène que la gloire dont elle fut, durant un siècle, payée ! Car enfin la gloire de Wolf, c’est d’avoir, nous dit-on, retrouvé la forme originale et première des poèmes homériques, en renversant les légendes de l’antiquité, en nous montrant dans l’Odyssée et l’Iliade, non plus deux poèmes « réguliers », uni-