quatre pages et qu’à première lecture, le public put juger équitable et même pompeux ; mais pour les initiés, Wolf avait eu soin d’y mêler toutes les réticences et toutes les sournoiseries où nous l’avons déjà vu maître consommé.
Wolf tenait « à célébrer en quelques mots l’insigne mérite de cet homme qui, le premier, fit connaître au public ces deux manuscrits vénitiens de l’Iliade.... » Notons l’expression : faire connaître au public, in publicum protulit ; Wolf s’abstient de dire que Villoison a découvert et publié ; un philologue allemand, Siebenkees, avait décrit ce fameux Venetus 454 dans la Bibliothek der alten Litteratur und Kunst (I, p. 63-69), en 1786, deux ans avant la publication de Villoison qui est de 1788 ; dans les universités d’outre-Rhin, nombre d’érudits revendiquaient pour cet Allemand la découverte française ; Harles-Fabricius, lui-même, en sa Bibliotheca graeca, essayait de partager la gloire entre Siebenkees, qu’il nommait le premier, et Villoison[1]. Or c’est en janvier 1779, sept ans avant l’article de Siebenkees que Villoison, par sa lettre à Wieland parue dans le Merkur de mars, avait annoncé sa découverte aux érudits germaniques.
Donc, Villoison, disait Wolf, a publié le manuscrit « avec cette masse de scholies qui nous fournissent sur l’histoire des poèmes et sur l’état du texte, une abondance de renseignements anciens et utiles, dont tous les autres livres réunis ne sauraient approcher ; ces richesses critiques et grammaticales, rien ne les saurait égaler ni dans Eustathe ni dans aucun autre scholiaste des autres poètes ». Wolf ajoutait que l’ouvrage de Villoison comprend un texte nouveau de l’Iliade et une collection
- ↑ Bibliotheca graeca. I, p. 397 : nostra demum aetate contigit studio singulari, cura et diligentia Siebenkeesii et Villoisonii..., etc.