Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/27

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sur cette édition transmarine, qu’il était en train de copier[1] : c’est une mode que les Allemands de nos jours conservaient à l’égard de l’Angleterre ; Guillaume II, de 1890 à 1895, allait chaque année vanter aux sujets de la bonne reine Victoria l’admirable flotte anglaise.

Sur son germanique papier à chandelle, Wolf avait en 1784-85 réimprimé le texte écossais, sans faire les frais de la moindre note ni du plus petit commentaire, le « texte nu ». Pourtant, il était convenu avec son éditeur d’une dépense qu’ils avaient jugée inévitable : même scolaire, cette édition de 1784-1785 ne pouvait pas, croyaient-ils, se passer de Prolégomènes. L’éditeur donc avait « fait le sacrifice » et fixé le nombre de pages qui leur seraient attribuées. Wolf avait décidé du sujet à traiter : c’était (notons bien que ce plan se trouve dans le Salut au Lecteur de 1785 et précède de dix années nos Prolégomènes actuels), c’était l’histoire du texte homérique, ses variations durant l’antiquité et ses diverses recensions par les anciens critiques, de textu homerico, ejusque varia apud antiquos forma et criticorum diversis recensionibus. Ne croirait-on pas lire le titre même de nos Prolégomènes de 1795 ?

  1. Kleine Schriften, I, p. 173 : eminet haec editio inter omnes, quotquot extant, ut chartarum typorumque magnifico splendore, ita summa et insigni diligentia quam duo viri docti ad id publice delecti in textu ab omnibus mendis typographi liberando feliciter posuerunt. On remarquera la concordance verbale de cette phrase de Wolf avec celle de Harles-Fabricius que j’ai citée plus haut.