Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/279

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portées » de plusieurs devanciers, et devant la partie technique, « transportée » de Griesbach, s’ouvrait, béante, la place des trois dernières périodes et demie de cette histoire (fin des temps alexandrins, temps romains, temps byzantins, temps modernes). Grâce à Harles-Fabricius, Wolf aurait pu à la rigueur traiter des études homériques durant les temps modernes ; mais, par l’Homer in der Neuzeit de Georg Finsler, nous voyons aujourd’hui quel travail eût exigé ce chapitre et par le peu que nous savons aujourd’hui encore des études homériques entre Aristarque et Pétrarque, nous pouvons être sûrs que Wolf en 1795 ignorait tout ou presque tout des trois périodes post-alexandrine, romaine et byzantine.

C’est cette ignorance irrémédiable qui l’obligea en 1795 de mettre en si étrange place le point final de son premier volume. C’est cette même ignorance qui ne lui permit pas de reproduire ses Prolégomènes en tête de son édition de 1804 ; car en 1804 il était aussi incapable qu’en 1795 de combler le trou entre les débuts de sa « partie historique », que contenait le premier volume des Prolégomènes, et la « partie technique » qui aurait dû former le second. Mais depuis 1794, il avait, je crois, dans ses notes la rédaction ou l’esquisse de cette partie technique : il les versa dans sa longue Préface de 1804 Nunc tandem.

Que l’on adopte ou que l’on rejette cette hypothèse, les faits qu’elle prétend expliquer n’en subsistent pas moins, et ces faits sont patents. Les Prolégomènes de Wolf sont une série d’imitations ou de plagiats, dissimulés par de véritables faux. Wolf a copié Villoison et il a voulu faire croire qu’avant Villoison ou en même