Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/29

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vreté et économie, nunc paupertatis et parsimoniae in omnibus ratio erat habenda.

Et voilà comment à la date du premier octobre 1785, Wolf donnait la recette pour faire rapidement et à bon marché des Prolégomènes, qui pouvaient contenter tout le monde : il suffisait de reproduire l’ouvrage d’un prédécesseur. En lisant désormais les œuvres de Wolf, nous saurons comment il procède : nous l’avons vu tout à l’heure « résumer » en une autre préface les règles de Griesbach ; ici, il faut noter la concordance intime du plan général entre les Prolégomènes de 1795 et cette Historia critica de L. Küster qui servait de Prolégomènes à l’édition de 1795 ; le seul énoncé des chapitres de l’Historia critica serait presque une analyse du futur livre de Wolf :

Ire PARTIE. IIe PARTIE.
I. Patrie et Age d’Homère. I-II. Écrits d’Homère.
II-IV. Gloire et Renommée d’Homère. III-IV. Sort de ces Écrits.
V. Apothéose d’Homère. IV-V. Rhapsodes et Critiques.
VI. Défauts d’Homère. VI-VII. Traducteurs et Éditeurs.

L. Küster traitait chacun de ces sujets avec toutes les ressources de l’érudition présente et passée. Il vivait en un temps (1670-1717) où la France et la Hollande érudites étaient les maîtresses de la pauvre Allemagne : lui-même devait, par la suite, venir en France pour y travailler d’abord, puis pour s’y installer ; il y devait mourir, converti au catholicisme et « associé surnuméraire » de notre Académie des Inscriptions, de par la volonté expresse de Louis XIV (1713). Dès 1696, — date de son Historia critica, — L. Küster citait les travaux des Français sur Homère ; Wolf put connaître par lui, — dès