Page:Bérard - Une Loi anti-économique.djvu/13

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saine économie politique : on ne devait pas tarder à s’apercevoir de ses déplorables conséquences. Toutes les fautes se payent, toutes les erreurs trouvent leurs châtiments ; c’est la loi universelle, c’est la première inscrite dans le code des harmonies providentielles ; dans le domaine économique cette loi s’applique peut-être plus rigoureusement que dans tout autre domaine.

Les fautes économiques ont leur châtiment immédiat et éclatant parce qu’elles touchent à la vie même de l’humanité, à sa vie de chaque jour, et elles la touchent dans ce qui lui est le plus sensible, dans son existence matérielle, dans son pain quotidien.

La contribution personnelle et mobilière est un impôt de répartition : si certains citoyens sont dispensés de le payer, ce sont leurs concitoyens qui doivent le payer à leur place. C’est une libéralité faite aux uns au détriment des autres ; en l’espèce, c’est obliger la généralité des citoyens à contribuer pour une quote part à la nourriture et à l’entretien des familles dont le père a sept enfants.

Les auteurs de la loi n’ont pas voulu voir que le peu de croissance de la population en France était une conséquence forcée de notre état de civilisation, que les nations procréent des enfants en proportion absolument inverse de leur développement moral, intellectuel et matériel. Bien entendu, il faut entendre cette loi de la race et non des individus : il serait absurde de prétendre que, dans un même pays, dans une même race, ce sont les illettrés seuls et les faibles d’esprit qui ont beaucoup d’enfants et que les hommes intelligents en ont un petit nombre ou n’en ont pas du tout.

En ce qui concerne en particulier la patrie française, il est certain que si la population indigène, ne croit pas aussi rapidement que celle des pays voisins c’est qu’elle tient hautement le flambeau du progrès et de la civilisation.