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CONTES POPULAIRES DE LA SÉNÉGAMBIE

émouvoir par le bruit et le danger ; plus rapide que la pensée, il court au serpent qui avait déjà saisi la jeune fille pour l’emporter et d’un revers de son arme il le coupe en deux.

Prenant aussitôt Coumba en croupe il mit son cheval au triple galop et disparut sans que les habitants eussent pu le rejoindre, car il était à craindre que pour essayer de faire pardonner le meurtre du serpent souverain du pays, les anciens ne sacrifiassent ce couple amoureux.

Dès le lendemain, le pays fut couvert de peuplades ennemies qui vinrent mettre à feu et à sang tous les villages qui faisaient mine de résister.

Des hommes de races différentes vinrent s’emparer de gré ou de force des meilleures terres, des troupeaux les plus gras du Bambouk. Et les Saracolais ne formèrent plus que de petits villages au lieu de grandes agglomérations ; ils vécurent désormais comme de pauvres paysans sur les portions de leur pays dédaignées par leurs envahisseurs.