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pour effet d’en rappeler l’existence à un certain nombre de nos compatriotes ; mais, depuis longtemps, l’observation populaire l’avait considérée comme un véritable signe de race. En effet, dans toutes leurs invasions antérieures, les hordes germaniques s’étaient signalées à l’attention par le débordement d’évacuations intestinales dont elles jalonnaient leur marche.

L’ironie des peuples avait trouvé ample matière à s’exercer sur ce sujet. De nombreux dictons en font foi.

Déjà, du temps de Louis XIV, on disait que par le seul aspect de l’énormité des excréments, le voyageur pouvait savoir s’il avait franchi les limites du Bas-Rhin, et s’il était entré dans le Palatinat[1].

Une vieille plaisanterie alsacienne consistait à poser à brûle-pourpoint la question suivante : « Savez-vous pourquoi, lorsque trois Allemands sont réunis, il n’y en a jamais que deux de présents ? »

« Eh bien ! C’est parce que sur les trois, il y en a toujours un qui se trouve aux cabinets. » Telle était l’explication par laquelle on tirait d’embarras l’interpellé, devenu songeur.

D’ailleurs l’habitude de donner à la région fessière le nom de prussien remonte à une date déjà assez éloignée. Consultez l’encyclopédie Larousse ; elle vous apprendra qu’après la bataille de Valmy, une épidémie de dysenterie contraignait si fréquemment les Prussiens à découvrir la partie postérieure de leur corps que l’on s’est servi du mot prussien pour la désigner[2].

L’auteur de la Bibliotheca scatologica, ou catalogue traitant des vertus, faits et gestes du très noble et très ingénieux messire Luc (à rebours), paru en 1850, ne manque pas d’avertir le lecteur que son ouvrage est traduit du… prussien.

La préoccupation se rapportant à l’acte ultime de la digestion domine à tel point les esprits allemands, qu’on la retrouve dans toutes les classes de la société.

Le grand inspirateur de la morale allemande, Luther, n’a jamais manqué aucune occasion de marquer l’importance qu’il accorde à tout ce qui se rattache à l’acte, ainsi qu’aux produits de la défécation.

  1. L’énormité des excréments allemands se trouve encore attestée dans la lettre de la princesse Palatine, en 1694, où elle raconte que les rues de Fontainebleau sont remplies de m… des Suisses : « Car ils font des étrons, écrit-elle à sa tante, qui sont gros comme vous. » Or la compagnie des Cent-Suisses, affectée à la garde particulière du roi, était entièrement composée de sujets de race allemande.
  2. Cette lienterie avait été occasionnée par la consommation abusive du raisin dans les vignobles de la Champagne.