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des membres du clergé dans la paroisse d’Aershot en Belgique[1].

Le curé de Gelrods près d’Aershot, M. Dergent, après avoir été lié par les jambes avec des fils de fer, fut traîné hors de l’église, placé le visage contre le mur. « Alors, on fit sortir un certain nombre de prisonniers civils et ils furent contraints, sous toutes les menaces possibles… d’uriner sur lui. » Nous n’avons pas trouvé, dit un prêtre, d’expression plus discrète pour exprimer cette monstruosité. Quand cet outrage eut pris fin, les soldats brisèrent à coups de crosse les mains du malheureux curé, puis lui écrasèrent les pieds ; ensuite ils lui brûlèrent la cervelle et jetèrent son cadavre dans la rivière le Desner[2].

Un autre document sur la scatomanie des allemands, tire sa valeur de ce qu’il est le constat d’un flagrant délit d’aberration scatomaniaque. Il est extrait du carnet d’un officier de dragons français.

En traversant un village, appelé d’une fenêtre par un camarade, il descend de cheval et monte au premier étage. Voici le spectacle, peu ordinaire, qu’il a jugé utile de décrire :

« La chambre est saccagée, comme le reste de la maison. Le linge sorti des armoires piétiné ; les meubles démolis. Le lit est défait et sale. Un lieutenant allemand a passé là la nuit précédente, et s’est couché dans les draps sans retirer ses bottes. Une odeur écœurante règne dans la pièce. Mais pourquoi S… m’a-t-il fait monter ?

— Regarde, dit-il.

Je ne l’avais pas vu ! Un lieutenant bavarois est assis, mort, entouré d’ordures, d’excréments humains, dans le tiroir ouvert d’une commode ancienne. Ses culottes sont abaissées sur ses bottes. Sa tête et ses épaules penchées tombent sur sa poitrine vers les jambes. Il est dans une posture ignoble, grotesque, malgré la mort.

— Nous sommes entrés brusquement dans ce village, me fit S…, sans crier gare. De cette maison, on nous tire un coup de feu. C’était un soldat qui nous visait de cette fenêtre. Je l’abats. Je me retourne ; et je vois ce cochon de gaillard en train de faire ses insanités dans le tiroir de ce beau meuble, sur les dentelles de famille ! Il était si ahuri de me voir, qu’il ne s’est même pas levé, restant dans sa position risible et relevant sa chemise à deux mains. Je lui ai tiré un coup de revolver. Il s’est abattu sur son fumier…

  1. Dans beaucoup d’églises les confessionnaux, les chaires, les sacristies furent transformés en lieux d’aisance et tous les objets du culte furent l’objet des profanations les plus outrageantes.
  2. Le Temps, 16 janvier 1915.