Page:Bérillon - La psychologie de la race allemande, 1917.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
la psychologie de la race allemande

souverain de l’adversaire, dont dérive le pédantisme, ne sauraient donc être répudiés quand il s’agit de l’ascension à des cimes aussi élevées.

L’absence complète de l’esprit de finesse. — L’Allemand, incapable de créer et d’inventer, limite son initiative à copier. Il plagie, il perfectionne, et enfin il utilise et exploite à son profit. Grand compilateur quand son esprit rencontre dans un autre pays une idée nouvelle, il est partagé entre la tendance à la mépriser et le désir de se l’approprier.

Long à comprendre, il tourne autour, la dérobe par morceaux, à chacun desquels il attache des jugements particuliers. Enfin il se l’approprie et la modifie d’une façon conforme à ses besoins et à son instinct ; mais il ne la présente qu’après l’avoir tellement démarquée et surchargée d’ornements et de déguisements, qu’il est difficile d’en retrouver l’origine. Alors son orgueil s’exalte, il se considère comme un créateur et il s’empresse de retourner à l’étranger, exportée comme une invention, l’idée dont il n’est que le plagiaire.

La cécité du ridicule. — L’Allemand, à quelque catégorie sociale qu’il appartienne, n’a pas la notion du ridicule.

Qu’il s’agisse d’un hobereau, d’un officier, d’un fonctionnaire, d’un professeur, d’un bourgeois, vous serez toujours frappé à un moment donné d’une opposition entre la vulgarité d’une physionomie et la solennité d’une attitude ; du contraste entre la lourdeur de la démarche et le déclanchement automatique d’un geste. Les transformations soudaines de rythme dont les clowns de cirques tirent leurs effets habituels d’hilarité se trouvent involontairement réalisées par les Allemands dans tous les instants de la vie.

Je pourrais par de nombreux exemples illustrer ma démonstration. Je me bornerai à un seul. Dans un congrès international qui se tenait en Suisse, le secrétaire général, s’exprimant en français, parlait de la façon la plus courtoise, son affabilité se montrait dépourvue de toute solennité et de toute prétention. Tout à coup, il redresse brusquement la tête, bombe son torse, et de sa gorge sortent des sons rauques, empreints d’une énergie sauvage. Il parle avec une force croissante, comme s’il était en proie à la plus violente excitation.

Je demande à mon voisin l’explication de celle soudaine fureur, il me répond : « Ce n’est rien, il répète simplement en allemand ce qu’il vous disait tout à l’heure en français. »

Pendant toute la durée du congrès, le zélé secrétaire général, s’exprimant alternativement dans la langue française, puis dans la langue allemande, nous a donné involontairement le spectacle d’un contraste saisissant entre le naturel et le grotesque.

C’est que l’impression du grotesque résulte de la combinaison de ce qui est exagéré, forcé, déformé et prétentieux.

Cette réalisation du grotesque, qui prête inévitablement à rire pour tous ceux qui ne sont pas de race germanique, se retrouve dans toutes les occasions où se réalise automatiquement la raideur obséquieuse de l’Allemand.