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docteur edgar bérillon

Le maréchal de Grammont nous dit que :

Rien ne se rapatrie bien et solidement avec les Allemands que dans la chaleur du vin où ils appellent les convives, qui boivent le mieux et le plus longtemps, leurs chers frères.

L’électeur de Mayence, Jean de Schœnborn :

Ne buvait jamais que trois doigts de vin dans son verre, et buvait régulièrement à la santé de tout ce qui était à table, puis passait aux étrangers, qui allaient bien encore à une quarantaine d’augmentations ; de sorte que, par une supputation assez juste, il se trouvait qu’en ne buvant que trois doigts de vin à la fois, il ne sortait jamais de table qu’il n’en eût six pintes dans le corps ; le tout sans se décomposer jamais, ni sortir de son sang-froid, ni des règles de la modestie affectée à son caractère d’évêque.


Fig. 16. — Le rituélisme de l’ivrognerie allemande :
Président d’une corporation d’étudiants.

La margrave de Baireuth, nouvellement mariée, fait, en 1732, son entrée dans sa résidence. L’impression que lui laissa le repas de noces mérite d’être rapportée :

Je me trouvai, dit-elle, en compagnie de trente-quatre ivrognes, ivres à ne pouvoir parler. Fatiguée à l’excès et rassasiée de leur voir rendre les boyaux, je me levai enfin et me retirai, fort peu édifiée de ce premier début.

Les mémoires du comte de Poellnitz, lorsqu’il relate les orgies bachiques des cours d’Heidelberg et de Fulda, sont remplis de détails si répugnants qu’ils provoquent la nausée et soulèvent le cœur.

Dans toutes les universités, les étudiants ont des Kneipen (réunions quotidiennes) et des Commers (réunions hebdomadaires), où ils ne font que calquer leur conduite sur celles de ces illustres ivrognes.