Page:Bérillon - La psychologie de la race allemande, 1917.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
LA PSYCHOLOGIE DE LA RACE ALLEMANDE

psychologique, et ces caractères sont si marqués, si évidents, qu’un examen prolongé n’est pas nécessaire pour les reconnaître.

Le seul aspect d’un chien, d’un cheval, d’un bœuf suffit pour renseigner sur la race à laquelle il appartient. Il en est de même pour les races d’hommes. Il est vrai qu’en présence de groupes ethniques dont la coloration cutanée est à peu près semblable, un examen un peu plus attentif devient nécessaire. Cependant l’hésitation, pour un œil exercé, ne saurait être de longue durée. La différence entre un Allemand et un Français est au moins aussi grande que celle qui sépare un Zoulou d’un Sénégalais, un Chinois d’un Japonais, et, pour être plus expressif, un dogue d’Ulm d’un braque d’Auvergne.

La fixité des races a été reconnue dès la plus haute antiquité. Les dictons populaires, les proverbes et les traditions dans tous les pays ont exprimé avec force l’idée que les enfants héritent des mœurs, des inclinations, des qualités et des défauts de leurs parents.

Dans l’antiquité, des familles entières étaient reconnues impures et mises hors la loi. Les malédictions bibliques s’étendaient jusqu’à la cinquième génération.

Beaucoup de naturalistes, de psychologues, d’anthropologistes se sont appliqués à démontrer qu’il est des tendances innées contre lesquelles l’influence sociale se montre radicalement impuissante. Ils concluent à l’impossibilité de modifier chez l’individu le tempérament et le caractère de la race. À cet égard, ils renforcent l’opinion d’Horace :

Naturam expellas furca tamem usque recurret


que le poète Destouches (dans Le Glorieux) traduit d’une façon si expressive :

Chassez le naturel, il revient au galop.


Les dispositions de la race n’attendent pas la maturité de l’âge pour se manifester ; elles apparaissent de très bonne heure chez l’enfant. C’est ce que démontre justement de Candolle dans les lignes suivantes :

Si l’hérédité ne jouait aucun rôle dans le caractère des peuples, on ne verrait pas les enfants, même jeunes et à l’école, différer sensiblement d’un pays à l’autre. Rien de plus curieux, cependant, que de comparer une réunion de petits Italiens et de petits Allemands. Les premiers ont des physionomies éveillées, une grande vivacité, une singulière aptitude à saisir ce qu’on leur enseigne. Les seconds se distinguent par le calme, le sérieux et l’application. Ces enfants diffèrent peut-être plus que les Allemands et les Italiens d’âge mûr ?[1]

Dans son Histoire des Gaulois, après avoir comparé les descriptions qui nous ont été laissées des anciens habitants de la Gaule avec les habitants de la France actuelle, Amédée Thierry affirme qu’il a pu reconnaître chez

  1. De Candolle : Histoire de la Science et des Savants, p. 330.