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WOZZECK

L’INTÉRIEUR DE LA BARAQUE

Le crieur (présentant l’âne). — Montre ton talent ! Montre ta raison de bête. Fais rougir la société humaine. Messieurs et Mesdames, c’est un âne, il a quatre sabots et une queue et le surplus ! Il a été professeur d’Université, les étudiants ont appris auprès de lui l’équitation et l’escrime ! Il a une intelligence simple et une raison double. Que fais-tu, quand tu penses avec ta double raison ? (L’âne p…) Quand tu penses avec ta double raison ? Dis, y a-t-il parmi l’honorable société un âne ? (L’âne secoue la tête.) Voyez, c’est de la raison. Quelle est la différence entre un homme et un âne ? Tous deux sont poussière, sable, ordure. Il n’y a que l’expression qui diffère. L’âne parle avec son sabot. Dis à ces messieurs et à ces dames quelle heure il est. Qui de ces messieurs ou de ces dames a une montre ?

Un spectateur (tend la sienne). — Voici.

Marie. — Il faut que je voie cela. (Elle grimpe sur un banc.)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CHAMBRE

Marie (assise, son enfant sur le genoux, un fragment de miroir a la main. Elle se mire). — Comme ces pierres brillent ! De quelle espèce sont-elles ? Qu’a-t-il dit ? — Dors, enfant ! Ferme les yeux, tout à fait. (L’enfant cache ses yeux derrière ses mains.) Encore plus !