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le luxe

Paris, prompte à saisir l’occasion de le rendre odieux, dénonce avec fracas le scandale de ces prodigalités. Ce qu’elle oublie d’ajouter, c’est qu’elle monte en chemin de fer pour venir prendre sa part de l’orgie. Elle ne raconte pas non plus qu’elle a mis Paris hors la loi et le traite en pays conquis.

De par les députés de la province, Paris à cessé de s’appartenir. Il est en tutelle, taillable et corvéable à merci, sous la férule d’une commission prévôtale qui dispose souverainement de sa fortune, de ses maisons, de ses rues, sans lui, malgré lui, contre lui.

C’est le Paris du lupanar, le Paris du capital qui fait les saturnales de l’Hôtel de Ville. Le Paris du travail et de la pensée frémit de rage devant ces attentats et ces hontes. Il n’a pas besoin de Sardanapale pour vivre, et Sardanapale périra de sa main.

Jamais le machiavélisme politique n’a pu atteindre à cette monstruosité du machiavélisme social : river le serf à son carcan par la faim. Tel est en effet le sort des travailleurs qui fournissent aux besoins du riche. Suivons la marche de ses écus. D’où viennent-ils ? D’un prélèvement du capital sur le travail, prélèvement qui porte une douzaine de noms résumés en un seul : intérêts.

Donc la consommation du riche est payée aux producteurs avec leur propre numéraire, perçu à