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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/195

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le communisme, avenir de la société

l’État, ni gratuité, c’est, par la toute-puissance de l’écu, le monopole de l’éducation aux mains des prêtres.

Or, enseignement du prêtre signifie ténèbres et oppression. L’armée noire, forte de cent mille soldats mâles et femelles, s’en va pleine de furie, Colportant la nuit et posant partout l’éteignoir. Appuyée sur l’État, elle domine, gouverne, menace, comprime. Le bras séculier est à ses ordres, le capital lui prodigue toutes ses ressources, la sachant son meilleur auxiliaire, ou plutôt sa dernière planche de salut.

Qui ne connaît aujourd’hui ce péril ? La démocratie entière, sans distinction de nuances, le proclame, en invoquant l’unique remède, l’instruction. Divisée pour tout le reste, elle est unanime sur ce point. Le même cri s’échappe de toutes les poitrines : « De la lumière ! de la lumière ! Plus d’abrutissement clérical ! »

Vaines clameurs ! le gouvernement fait la sourde oreille et ne répond que par l’accélération fièvreuse de l’influence jésuitique. Chaque année, se ferment par centaines les écoles laïques, et s’ouvrent plus nombreuses encore les écoles congréganistes. Si l’on compare 18148 à 1870, on verra que les filles, il y à 25 ans, appartenaient par moitié aux deux enseignements, et qu’il en reste à peine un sixième aujourd’hui aux laïques ; que de 17 pour cent, le chiffre des garçons, empoi-