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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/227

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le communisme, avenir de la société

Voilà justement aussi pourquoi il ne saurait être la forme de la société présente. Il n’est compatible qu’avec l’universalité des lumières, et nous n’en sommes pas là. Les tentatives prématurées pour l’implanter dans un milieu réfractaire n’enfanteraient que désastres, En 1838, la majorité des ouvriers à mal accueilli l’égalité des salaires, peu conciliable en effet avec une instruction bornée.

L’association, cette mère future du communisme, n’en est encore qu’à la première période de gestation. Elle maintient ses adhérents sous le régime de l’échange, par conséquent de l’individualisme. Nul ne la consentirait plus étroite. Rien n’est mûr pour de si profondes transformations. Jusqu’ici, la communauté n’a donné d’elle au monde qu’une manifestation hideuse, le cloître. Celle de l’avenir sera la liberté. Un chemin est sec et ferme par le froid comme par le chaud. Entre les deux, il y a le dégel.

On a osé, à Paris, en pleine réunion publique, reprendre contre les déclassés les diatribes du coup d’État. On a osé dire qu’une société de savants ne serait pas viable, et qu’on doit lui préférer une société d’abrutis. Se plaindre qu’il y ait trop d’hommes instruits, alors que la nation est esclave par ignorance, n’est-ce point le langage des ennemis du peuple ? Ils le sentent si bien que leur tactique s’enveloppe de gros com-