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C. E. CASGRAIN.

temps, et sentait que sa fin n’était pas éloignée. Son émotion fut telle qu’elle me dit, en me serrant sur son cœur : « Il y a des larmes de joie, comme il y en a de causées par la douleur. » Je compris avec satisfaction ce qu’elle voulait dire. Nous restâmes six jours auprès d’elle, et je connus alors pour la première et dernière fois cette femme aimante, distinguée entre toute par sa piété, son jugement droit et élevé. Elle aimait son fils Charles avec passion. Je l’ai vue, appuyer sa tête sur les genoux de celui-ci et lui adresser mille expressions de tendresse.

Votre père a hérité de toutes les belles qualités de sa mère, et c’est lui qui de tous ses frères lui ressemblait le plus par son caractère.

La mort de Mme Casgrain, arrivée le 13 mars suivant, plongea ses enfants dans la plus profonde tristesse ; elle était âgée