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C. E. CASGRAIN.

Dans les dernières années de sa vie, qui ne furent qu’un long martyre, elle avait fait placer son lit dans son salon, d’où elle distribuait ses ordres, et où elle recevait ses visites avec une sérénité qui charmait ceux qui approchaient de son lit de douleur. Trente-sept ans plus tard, M. l’abbé Gosselin, qui alors (1825) était vicaire de Mgr Panet, à la Rivière-Ouelle, me racontait qu’il fut appelé pour l’assister pendant une de ses longues agonies qu’elle eut avant de mourir. Après avoir écouté quelques paroles d’exhortation, elle se mit à lui répondre avec des sentiments de piété si tendres et si touchants, qu’il fondit en larmes. Elle lui dit d’un ton de reproche : « Vous n’êtes pas un bon soldat de Jésus Christ ; je vous ai fait appeler pour me fortifier, et vous vous attendrissez. » Telle était votre grand’mère dont je ne puis me lasser de