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Depuis quelques années déjà, Stéphane devait se reconnaître sujet à des défaillances amoureuses.

Elles lui avaient joué les plus méchants tours ; aussi, jamais, au grand jamais, il n’eût osé affronter les faveurs d’une vierge immaculée.

Chez madame Morsacq rien de semblable à craindre, non seulement elle était veuve, mais la chronique disait que…… Aussi, Stéphane attendait, avec le plus grand calme d’esprit, le moment où la femme de chambre aurait terminé les préparatifs du coucher de madame, pour franchir le seuil de la chambre conjugale.

On entendait encore son trottinement dans le cabinet de toilette séparant les deux appartements ; elle remuait des cuvettes, un léger parfum d’eau de senteur filtrait par-dessous la porte, puis le murmure confus de deux voix, parlant doucement, révélait au nouveau marié que la bienséance lui commandait de différer encore un moment avant de revendiquer ses droits d’époux.