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Une très fringante brunette qui, depuis un moment, sans qu’il y eût pris garde, naviguait dans son sillage, piquée de son indifférence se décidait à l’arracher de ses méditations pas une invite directe à lui servir de cavalier pour rentrer chez elle.

Théodore haussa les épaules et ne répondit rien.

Cela ne faisait sans doute pas les affaires de la belle-de-nuit, car elle insista.

— Veuillez me laisser en repos, dit enfin Théodore impatienté, je ne suis pas d’humeur à vous suivre.

— Tu es un imbécile ! réplique, en prenant un accent faubourien, la promeneuse, que l’humeur gagnait à son tour.

— Hein ? demanda Théodore abasourdi de l’apostrophe.

— Oui, car si tu voulais venir chez moi, je te ferais la diligence de Lyon ; mais bonsoir, idiot !

Et la peu réservée donzelle frappant avec dépit ses petits talons sur l’asphalte du passage s’éloigna rapidement.