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y cueillir une belle rose très parfumée de grâce, d’esprit et d’amour.

Elle avait nom Madeleine, et, comme son homonyme des temps jadis, savait aimer.

Le terrain sur lequel pousse cette délicieuse variété de femmes est presque toujours adhérent.

Octave en fit l’épreuve ; son cœur, jusque-là resté le spectateur indifférent des fantaisies de son imagination et de ses sens, se mit en mouvement.

Lorsqu’un peu inquiet de certains symptômes il se décida à faire son examen de conscience, aucune illusion ne lui fut possible : une belle et bonne passion l’avait envahi.

Or, si l’on dissimule facilement des caprices à une épouse par trop ombrageuse, on ne lui fait point prendre le change sur un amour vrai.

Des rêveries, des délicatesses, se produisent dans ce cas, puis des réserves, des répugnances, disons-le, qui changent immédiatement la face des choses ; subir les