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appartement particulier, venait de congédier son valet de chambre.

Vêtu d’un élégant veston de velours nacarat et d’une coquette chemise de foulard crème, il attendait évidemment quelqu’un ou quelque chose, car une heure du matin sonnait et, généralement, quand on est chez soi après minuit, on se livre aux douceurs du sommeil.

Stéphane, en temps ordinaire, n’eût pas manqué de solliciter les pavots de Morphée, mais ce jour-là comptait au nombre de ceux qui, malgré ce qu’on en pourra dire, font époque dans la vie d’un homme.

Stéphane s’était marié le matin même.

Oui… oui… marié, par-devant le maire et le curé, avec madame Fanny Morsacq, la veuve du riche banquier de ce nom.

Un bien brave homme, lequel après trois ans de mariage eut l’idée de rendre sa femme absolument heureuse et passa de vie à trépas non sans l’avoir, au préalable, instituée sa légataire universelle.

Depuis cet incident, quelques années s’étaient écoulées.