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les mss. syriaques nos 197 et 204 de la Bibliothèque Nationale ; on en a ailleurs plusieurs exemplaires[1].

3° Le même ms. 215 de la Bibliothèque Nationale renferme encore une autre controverse d’Abou-Kurra avec ce calife (p. 122-154) : c’est une série de trente-quatre questions posées par le Calife sur la religion chrétienne, avec la réponse à chacune de la part d’Abou-Kurra. Ce dialogue se termine par un compliment du Calife à son familier adversaire qu’il renvoie à un autre temps plus libre, et Abou-Kurra dit à la première personne : « Je l’ai salué en faisant pour lui une bonne prière et je l’ai ainsi quitté ce jour-là. »

Après avoir lu attentivement ces controverses dans plusieurs manuscrits, nous avons constaté qu’elles présentent une grande ressemblance d’idées et de style avec les autres écrits d’Abou-Kurra qui en est sans doute l’auteur.

4° Dans le catalogue des manuscrits arabes du Musée Britannique, le n° 25 renferme quatre homélies qui ont pour auteur « Notre Saint Père Théodore d’Édesse. » N’ayant pu examiner ce manuscrit, nous ne saurions contrôler l’attribution de ces homélies.

Voilà tout ce que nous avons pu recueillir sur la vie d’Abou-Kurra et sur ses écrits conservés en arabe.


Paris, 20 septembre 1905.
P. Constantin Bacha,
B. S.
  1. Cette seconde rédaction de la controverse a été interpolée, à notre avis, au commencement et à la fin. Abou-Kurra y porte le nom de Siméon et prend encore le titre d’évêque de Nisibe, tandis que dans la première rédaction il ne prend d’autre titre que « Abou-Kurra, évêque de Haran. » Dans des manuscrits de la seconde rédaction, le calife est nommé Haroun-Al-Rachid, dans d’autres son fils Al-Mamoun, il y a des manuscrits qui portent confusément les noms de deux califes ; tandis que dans la première on voit partout et toujours le nom d’Al-Mamoun. Dans la seconde l’orthographe du nom d’Abou-Kurra est incorrecte et l’évêque y figure comme étranger dans la cour du calife, tandis que dans la première rédaction et dans le dialogue il figure toujours comme ami familier du grand protecteur des lettres et des sciences. Cette controverse dans ses deux rédactions est orthodoxe et même antinestorienne en plusieurs passages ; il n’y a donc pas deux Abou-Kurra, l’un melchite et l’autre nestorien, comme pensent quelques-uns. Aboul-Baracat cite simplement Abou-Kurra parmi les écrivains nestoriens avec Abed-Allah d’Antioche, qui est bien melchite. Voir le ms. arabe de la Bibliothèque Nationale, n° 203, fio 112.