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de recevoir l’ordre exprès de Dieu ou de recourir à la prière pour demander à Dieu qu’il lui accordât de le faire. Moïse a fait des miracles par la Toute-Puissance de Dieu et son ordre ou en recourant à son aide ; de même les Apôtres ont fait des miracles non au nom de Dieu, mais de Jésus-Christ, par sa force et son ordre ou en recourant à son secours. De plus, les Apôtres étaient de beaucoup supérieurs à Moïse : car celui-ci n’opérait ses miracles qu’après en avoir reçu l’ordre de Dieu ou après avoir recouru à son assistance par la prière ; mais les Apôtres faisaient souvent leurs miracles sans faire des prières ; ils ne faisaient que dire : « Au nom de Jésus-Christ, que ce mort ressuscite, que cet aveugle ouvre les yeux, que ce paralytique soit guérit ! » et l’effet répondait toujours aussitôt à leurs paroles. Ils ne se bornaient pas là ; car saint Pierre, en passant parmi les malades, guérissait ceux qui se trouvaient dans son ombre même ; le manteau de saint Paul guérissait aussi les malades sur lesquels on l’imposait.

La parole de David a donc été réalisée dans les Apôtres, lorsqu’il dit : « Dieu donne grande force à la parole des porteurs de bonne nouvelle. » (Ps. lxvii, 12.) Les Juifs avaient moins de raison d’accueillir Moïse que les Gentils n’en avaient d’accepter Jésus-Christ ; car ce dernier surpasse Moïse autant que la lumière du soleil surpasse en éclat celle de la lampe. Les Gentils pouvaient se contenter des miracles que les Apôtres ont opérés en leur présence au nom de leur Maître : ces miracles doivent seuls leur faire accueillir Jésus-Christ et croire à tout ce qu’il a dit de lui-même et à tout ce que ses Apôtres ont rapporté de lui, sans recourir aux prédications de Moïse et d’autres prophètes en sa faveur. Lorsque Moïse s’est présenté aux enfants d’Israël, ceux-ci, en effet, ont cru à sa mission et ont accepté tout ce qu’il leur rapportait de la part de Dieu, pour les seuls miracles qu’il a faits en leur présence, bien qu’aucun prophète antérieur n’ait prédit sa venue. Les enfants d’Israël n’ont pas exigé de lui, outre ces miracles, la prophétie d’un autre prophète en sa faveur pour prouver sa mission. De même les Gentils pouvaient avec raison croire en Jésus-Christ à cause de ses innombrables miracles et de ceux de ses Apôtres sans recourir aux prédications antérieures de Moïse et d’autres prophètes en sa faveur. Donc, à plus forte raison,