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préface.

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çaise, l’insuffisance des preuves n’entraînait pas l’al›solution ; l’accusé était détenu jusqu’à plus ample information, ou appliqué à la question. ’ L-x.-Ansoturion, rémission’des péchés prononcée par le

prêtre catholique au nom et par l’autorité de J.- C., dans le sacrement de la pénitence, a celui qui les a confessés avec repentir et contrition. Le droit d’absolution est fondé sur ces paroles du Sauveur : Cena ; à qui vous aurez remis les péchés, leurs péchés leur seront’remis (Evang. de S’Jean, xx, 21-24 ; - Tout ce que vous lièrez et délterez sur la terre sera ié ou délié dans le ciel (S’Mathieu, xvi, 19). La formule sacramentelle d’absolution est celle-ci : Ego te absolvo d peccatis luis, in nomine Patris et F ilii, et Spiritus Sancti, précédée des mots Jésus Christus te absolcat, que l’Église d’Orient regarde encore comme fondamentaux, contrairement lt l’avis du concile de Trente (sess. 14, can. 3). -Dans le Droit canonique, on nomme absolution des censures l’acte par lequel un juge ecclésiastique remet en possession des biens spirituels’celui qui en avait été privé par l’excommunication, la suspense ou l’interdit. L’absolution à cautèle (ad cautelam) est l’acte par lequel on est délié des censures encourues sans le savoir. L’absolution avec rechute (cum remetdentia) délie des censures, mais avec modification ou l’imitation. L’absolution à sacris est la levée d’une irrégularité qu’on ecclésiastique a commise en assistant a une exécution capitale. B.

Ansoumon, terme de liturgie ; courte prière qui se dit à chaque nocturne des Màtines avant les bénédictions et les leçons, ainsi qu’a la fin des Heures canoniales. -On appelle aussi absolutions les encensements et aspersions d’eau bénite sur le corps des princes et des prélats enterrés en grande pompe. =

ABSOLUTISME, système de gouvernement monarchique qui concentre toute l’autorité, le pouvoir législatif aussi bien que le pouvoir exécutif, entre les mains d’un seul individu, affranchi de tout controle et responsable seulement envers sa conscience et envers Dieu. C’est le contraire du système constitutionnel et représentatif. Uabsolutisme règne aujourd’fini en Russie, en Autriche, dans l’empire ottoman, et chez tous les peuples asiatiques. Il y à cette différence entre le gouvernement absolu et le gouvernement despotique, que ce dernier est un fait, tandis que l’autre est un système ; que l’un n’est pas violent de sa nature, n’a rien de contraire à la morale évangélique, se dit lié par les lorsqu’il fait lui-même, prétend prendre le bien des -peuples pour guide, et peut être paternel, tandis que l’autre est la violence permanente, exercée, selon le bon plaisir et le caprice, par un maître sur des esclaves ; que le despotisme est toujours un lléau dont l’humanité gémit, tandis que l’absolutisme est quelquefois un bienfait et contribue aux progrès de la civilisation. C’est ainsi que Pabsolutisme du pape Grégoire VII éleva un pouvoir moral au-dessus du pouvoir oppresseur des princes féodaux, et que celui de plusieurs rois de France servit la cause de la centralisation, de l’unité et de la grandeur nationales. La doctrine de l’absolutisme repose sur l’idée du Droit divirt’(V. ce mot) ; si quelque participation aux affaires de l’État est accordée soit au peuple, soit à une caste, elle est’une grâce octroyée par le prince, et norí l’exei-cice d’un droit. Cette doctrine chancelle et succombe dans une nation du jour où l’égalité de tous devant la loi est reconnue, où les faiblesses et les vices du pouvoir ne restent plus cachés, où chacun entend prendre en main.ses intérêts, participer à la confection’des lois, élire tout ou partie de ses magistrats, et ne plus abandonner sa destinée entière au hasard des qualités personnelles du souverain. L’exemple de Charles Ier et de Jacques II en Angleterre, de Louis XVI et de Charles X en France, prouve combien fut vaine et dangereuse la prétention de rendre immuable, contrairement à l’esprit et aux mœurs de tout un siècle, le système absolutiste. ’ * B.

ABSOUTE, cérémonie qui a lieu dans l’Église catholique, le jeudi saint, avant la messe, et dans laquelle le célébrant, après avoir récité les sept psaumes de la pénitence et quelques oraisons relatives au repentir qu’on doit avoir de ses péchés, prononce sur les fidèles assemblés les formules Mísereatur et Indulgentzam. L’absoute est un souvenir de Pabsolution publique administrée aux pénitents dans la primitive Église ; mais elle n’est plus sacramentelle, et n*opère pas la rémission des péchés. Le jeudi saint en a. tiré la dénomination de jeudi absolu. - Le nom d*absoute était aussi donné autrefois au discours] par lequel on préparait le peuple å la confession pasca e.

Aosoure, ensemble de prières qui se disent près du cercueil d’un défunt, dans la cérémonie des obsèques, immédiatement après la messe ou les vepres, et avant le départ our le cimetière. Le mot vient de la dernière oraison : Agsolve, quœsùmus, Domine, etc. On dit également Pabsoutç après un service funèbre.

ABSTEMES (du latin ab, sans, et temetum, vin), mot par lequel les théologiens protestants désignent les personnes qu’une aversion naturelle pour le vin empéche de participer à. la coupe dans le sacrement de l’Eucharistie. Les calvinistes permettent qu’ils communient avec le pain seul, et en touchant seulement la coupe des lèvres ; les luthériens regardent, au contraire, cette pratique comme une profanation. ’

ABSTENTION (Bénéfice d’). V. Béniãrice.

ABs’raN’rioN os Lnzu, mesure de sûreté par laquelle un gouvernement ou un tribunal interdit a un coupable ou et un condamné le séjour de certaines localités. Autrefoisquand il y avait otïense commise entre personnes d’un rang élevé, l’offenseur était souvent obligé par les juges à s’éloigner, pendant un certain temps, du lieu où résidait la partie offensée ; ce n’était pas une condamnation, mais une précaution pour éviter de nouvelles injures. L’abstention delieu n’avait alors aucun caractère infamant et même afflictif. D’après notre législation actuelle, Pabstention de lieu ne s’applique qu*à des individus déjà condamnés, et est, sinon une peine, au moins l’effet d’une peine (V. SURVEILLANCE). B.

ABSTINENCE, privation qu’on s’imppse en vertu d’un précepte moral ou religieux. Suivant Epictète, les deux mots apékou /tai ané/cou (abstiens-tot et supporte) renfermaient toute la philosophie. Divers nioralistes ont prescrit l’abstinence d’aliments comme moyen de combattre les appétits charnels, et d’assurer l’empire de l’àme sur le corps : ainsi, les Pythagoriciens défendaient l’usage des viandes. Dans la plupart des religions, l’abstinence de certains aliments à certains jours, dans certaines saisons, est tantôt une mesure d’hygiène, tantôt un acte de pénitence et de mortification. La loi de Moise prescrivait aux Hébreux de s’abstenir de la chair du fièvre, du porc, des animaux ètouffès ou morts de maladie, ainsi que des boissons fermentées ; et ce précepte a été renouvelé par Mahomet pour ses sectateurs. L’abstinence du vin était un vœu de la secte des Nazaréens. Dans l’Église catholique, l’abstinence consiste lx se priver d’aliments gras (certains oiseaux aquatiques, le canard sauvage, la poule d’eau, la sarcelle, etc., ne sont pas réputés tels) à certains jours, tels que le vendredi et le samedi de chaque semaine, la veille de la fête de S’Marc, les trois jours des Rogations, la veille de certaines fêtes solennelles (Noël, la Toussaint, l’Assomption), aux Quatre-Temps, et pendant le Carême. On fait gras le jour de Noel, quand même cette fête tombe le vendredi ou le samedi, et de plus, dans certains diocèses, tous les samedis entre Noël et la Purification. Les malades et les enfants qui n’ont pas l’âge de raison sont dispensés de Pabstinence ; les militaires en activité de service ne l’observent que le vendredi saint. Peuvent être dispensés, moyennant une demande au curé de la paroisse, et en retour d’une œuvre de piété ou de charité, les pauvres, les gens en «condition, les femmes enceintes, les nourrices, les voyageurs, et même, en temps d’épidémie ou de famine, tous les fidèles. Les évêques peuvent enfin accorder des dispenses pour les samedis du Caréme et les vigiles des fêtes. Les Encratites, les Manichéens, -les Montanistes, soutenaient que l’usage de la chair est, en tout temps, impur et défendu. V. JEUNE, Genetic. * B.

ABSTRACTIFS (Mots), nom donné par l’abbé Girard aux mots que les autres grammairiens appellent abstrait : (V. ce mot).,

ABSTRACTION, opération par laquelle l’esprit sépare et considère isolément les idées de choses qui ne sont pas ou même ne’peuvent pas être séparées dans la réalité ; par exemple, un attribut indépendamment de la substance qu’il modifie et des autres attributs avec lesquels il coexiste dans cette substance ; l’étendue indépendamment de la figure ou de la matière, et réciproquement. Le même nom désigne encore le produit de cette opération et la faculté d’abstraire. Iiabstraction joue un grand rôle dans l’ensemble des phénomènes intellectuels : 1° comme moyen d’analyse, la où une division réelle est impraticable. La plupart des faits tels qu’on les étudie dans les sciences ne sont que des abstractions ; - 2° comme condition de’la généralisation des idées. En efi’et, toutes nos idées générales ne sont et ne peuvent être que des idées abstraites, l’esprít ayant du faire abstraction de