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préface.

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ABYSSINIIQ (Langues de l’), . V. Érlxlorlnmn (Langue). Anrssmie (Église d’). Cette Église, qui rattache son origine à. l’apôtre S’Mathieu, mais qui ne remonte.pas au dela de Constantin le Grand, a toujours été subordonnée àcelle d’Alexandrie : son métropolitain est nommé par le patriarche copte de cette ville. Elle est monophysite, c.-a-d. qu”elle n’ad met qu’une seule nature en J.-C. ; elle se rapproche de l*l£glise grecque par ses rites et sa discipline, et a conservé quelques pratiques juives, telles que la circoncision, les purifications, l’observation du samedi, le choix des viandes, etc. Du christianisme primitif on a gardé les agapes (V. ce mot dans notre Dictionnnaíre de biographie et d’histoire), ainsi que le baptême des adultes. Personne n’est admis à la communion avant l’âge de 25 ans. La polygamie est permise au rzégus ou souverain de l’Abyssmie, chef des fidèles. L’administration des sacrements et la lecture de la Bible, dans laquelle sont admis plusieurs livres apocryphes, constituent presque tout le service divin. Le clergé se compose des prêtres séculiers (komosars), des docteurs ès Écritures (abbas) et des moines. Parmi ces derniers, les uns observent le célibat, et mènent une vie austère dans le cloître ; les autres, adonnés a l’agriculture et à. l’industrie, se marient, ainsi que les prêtres et les docteurs. -~ Les plus anciennes églises de l’Abyssinie sont taillées dans des rochers. Les autres, rondes et coniques, s’élèvent ge* néralement sur des éminences, au milieu de cèdres, et près d’une eau courante, qui sert au baptême. On n’y voit ni statues, ni bas-reliefs, mais beaucoup de tableaux : l’autel a toujours la forme de l’Arche d’alliance de l’Ancien Testament. B.’

’A. *. Q. *. C’ribunal de l’), nom que porte un tribunal des États de l’Église, et qui signifie, selon les uns, Augusta Consulta, et selon les autres Auditoris curia ou Auditor camerœ, parce qu’en effet cette Cour de justice est présidée par un évêque auditeur de la Chambre apostolique. Le tribunal de l’A. ’. C. - représentait jadis le pouvoir temporel du pape, et avait dans ses attributions le trésor, la fiscalité, et la haute administration de la justice. On pouvait porter devant lui les appels de tous les tribunaux de province, et décliner même, pour lui soumettre les procès, la juridiction de ces tribunaux. Il n’était alors’composé que de trois prélats. - Depuis un édit de 1831, lesjuges de l’A. ’ 90. -. n’ont plus de pouvoir que sur la ville et la comarca de Rome. Le prélat auditeur, qui à la présidence, est promu de droit au cardinalat après la cessation de ses fonctions. Il y a 3 juges ecclésiastiques (le trésorier papal, le gouverneur de Rome, et un autre supérieur ecclésiastique), appelés prélati di fiocchito, parce qu’ils portent à leur toque une houppe distinctive ; et 5 juges laïques, qui doivent avoir été reçus avocats. Deux des juges laïques, présidés par le prélat auditeur ou par son délégué, décident sans appel les causes dont l’importance n’excède pas 500 écus romains. Pour les affaires plus graves, 3 prélats et 3 juges laïques composent une Congrégation, divisée en 2 chambres ; des décisions de l*une on appelle à l’autre. Les tribunaux d’appel supérieurs à. celui de l’A.*. Cn. sont la Role et la Signature.

ACACIA, nom donné par les antiquaires aun objet que tiennent å. la main les empereurs du Bas-Empire, depuis Anastase, sur les statues qui les représentent. On le prend, soit pour un morceau d’étofle qu’on déroulait pour servir de signal dans les jeux publics, soit pour un placet ou des mémoires, ou encore pour un petit sac rempli de terre et destiné à rappeler aux princes qu’ils sont mortels. II.

ACADEMIE, terrain primitivement marécageux, situé dans la partie du Céramique qui s’étendait hors d’Athènes, sur le bord du Céphise, a 6 stades (1110 mètres) nord-ouest’de la ville, et que le héros Académus légua aux Athéniens, sous condition d’y faire un gymnase. Hipparque, fils de Pisistrate, l’entoura d’un mur ; Cimon le fit dessécher au moyen d’un aqueduc, et y planta de belles allées de platanes et d’oliviers. A l’entrée se trouvaient un autel et une statue de l’Amour ; à l’intérieur, il y avait un autel des Muses avec les statues des Grãces par Speusippe, un sanctuaire de Minerve, des autels consacrés à. Prométhée, à. Hercule, etc. Platon enseigna ses disciples dans les jardins de l’Académie. Ce lieu funèbre fut dévasté par Sylla, qui coupa tous les arbres pour faire des machines de guerre (l’an 88 av. J.-C.) B. Acanémn, nom donné d’abord à l’école et à la doctrine philosophique de Platon (V. Pmronxsirn), puis a celle de ses continuateurs plus ou moins directs. u Ceux, dit Cicéron (Acade’m., l 4), qui, suivantlusage institué* par Platon, continuèrent at s’assembler et a s’entretenir dans l’Académie, empruntèrent leur nom à ce lieu. » C’est ainsi qu*il se transmit successivement, 1° à l’école de Speusippe, neveu et disciple immédiat de Platon ; 2° et celle d’Arcésilas, dite Moyenne Académie ; 3° à celle de Carnéade ou Nouvelle Académie. -1°L’Ancíenne Académie, dans la personne de Speusippe, de Xénocrate, de Polémon, de Cratès et de Crantor, paraît avoir suivi assez fidèlement la tradition platonicienne. Cependant, on reproche à Speusippe e t à Xénocrate d’avoir rétrogradé vers les idées pythagoriciennes. La seule opinion de quelque importance que Speusippe semble avoir été le premier a émettre, est relative a l’union des sciences et à la possibilité de les rattacher les unes aux autres. En prétendant que, pour bien définir quelque chose que ce soit, il faut, en raison de cette solidarité universelle, tout savoir, afin d’être capable de donner toutes les ressemblances et toutes les différences de la chose définie, peut-être Speusippe assigna-t-il à la science des conditions trop difficiles à remplir et déposa-t-il par la dans l’Académie les germes du scepticisme qui s’y développa avec Arcésilas.- 2° Moyenne Académie. C’est à l’aide des témoignages souvent peu concordants de Cicéron, de Diogène Laerce, de Sextus Empiricus et de Plutarque, qu’il faut essayer de se rendre compte de la doctrine d’Arcésilas. A la fois platonicien et sceptique, c’était peut-être comme préparation à l’enseignement des doctrines platoniciennes, qu’il attaquait par le doute, et par un mode de discussion qui rappelait la manière de Socrate, les opinions dogmatiques des autres écoles, et notamment celles du stoïcisme, qui venait de prendre naissance avec Zénon de Citium, son condisciple sous Polémon. Toutefois le résultat le plus clair de cette habitude de disputer parait avoir été le doute poussé fort loin, puisque, au témoignage de Cicéron, Arcésîlas allait jusqu’à nieiinqubn pút rien savoir, pas même qu’on ne sait rien (Ac., I, 12), et qu’il ajoutait que rien de ce que perçoivent les sens et l’esprit n’est certain (de Orat., III, 18). -3° Nouvelle Académie. Ce que Carnéade, fondateur de cette école, ajouta de plus remarquable au scepticisme de la précédente, ce fut la doctrine du probabilisme (eû).oyun-ia). Sans croire plus qu’Arcésilas à la certitude d’aucune notion, Carnéade admettait une vraisemblance ou probabilité (mtlavóv) plus ou moins grande, dont il reconnaissait trois degrés. C’est a propos de cette opinion, comparée à celle des Pyrrhoniens, qui n’admettaient pas même que certaines choses fussent plus vraisemblables que d’autres, que Montaigne a émis ce singulier jugement : « L’advis des Pyrrhoniens est plus hardy, et quant et quant plus vraisemblable. n (Essais, liv. II, chap. xxl). Ce fut sous cette forme et dans cette mesure que les doctrines de l’Académie passèrent à Rome, où, enseignées d’abord par Carnóade lui-même, qui faisait partie de l’ambassade envoyée en 155 av. J.-C. par les Athéniens, elles arrivèrent, par l’intermédiaire de Clitomaqueμde Lacyde, de Philon de Larisse et d’Antiochus d’Ascalon, à Cicéron qui en a été le plus brillant interprète, et qui, outre ce qu’il en dit dans de nombreux passages de ses autres ouvrages, leur avait consacré spécialement son livre des Questions académiques, dont nous ne possédons qu’une partie.-On trouve, dans les Olšuvres de S’Augustin, trois livres contre les Acazlémicíens ; B-n.

AcAmšmn rtxroaremnnn de Florence, société fondée vers 1460 par Marsile Ficin, et dont firent partie Christophe Landino et Pic de La Mirandole. La philosophie dont on s’y occupait n*était pas précisément le platonisme, mais le néo-platonisme, melé de quelques idées péripatéticiennes. A la fin du xv° siècle, l’Académie platonicienne s’adonna au perfectionnement de la langue italienne, à l’étude de sa grammaire : Ange Politien et Machiavel y entrèrent alors. Les troubles de Florence amenèrent la dispersion dela société en 1521. Il existe une Histoire de l’Académie platonicien-ne de Florence, par B. Sieveking, Gœttingue, 1812, in-8° (all.). B-n.

ACADÉMIE, société de savants, de littérateurs, d’artistes. V. les articles consacrésaua : plus célèbres académies, et le même mot- dans notre Dict. de biographie et d’histoire. AcAmšmn, circonscription de l’administration universitaire en France (V. notre Dictionnaire de biographie et d“Histoire, p. 1085).

Acmniãinn, mot employé en Allemagne et dans les pays du Nord pour désigner quelquefois les universités, et surtout des établissements de haut enseignement spécial. - On l’applique aussi à des sociétés de chant ou réunions musicales, aux lieux où l’on enseigne l’équitation, la gymnastique, l’escrime, la danse, les arts du dessin, etc.,