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Acu V 27, ACR

r ACIXOAMA, c.-it-tl. en grec Audition, nom que les anciens Grecs donnaient aux intermèdes de musique instrumentale dans-lesjeux publics. C’est ce queCicéron appelait des Embolía. Le même mot sfapplíqua, chez les Romains, aux récréations dramatiques ou musicales dans les maisons particulières, et aux lectures faites par les esclaves. ACliOBATES. V. FUNAMBULES, dans notre Dictionnaire de Biographie et d’Histoire. .

ACROBATICON, engin employé par les anciens Grecs dans les sièges, et semblable au Scansorium des Romains. C’était une sorte d’échafaudage assez élevé pour dominer la place et observer ce qui s”y passait. ACROCHERISME, exercice gymnastique des anciens Grecs, dans lequel on luttait à. la force du poignet et des doigts, sans engager aucune autre partie du corps. ACIIOLITHES (du grec acron, extrémité, et lithos, pierre), statues de bois revêtues d’habits quelquefois dorés, et dont les extrémités étaient en marbre ou en pierre, ’plus tard en ivoire et même en or. Pausanias en décrit plusieurs. particulièrement la Minerve Areia de Platéc. ACROMONOGBAMMATICUM, genre de composition poétique des Anciens, dans lequel chaque vers commence par la lettre qui termine le vers précédent. ACROPODIUM, plinthe basse et carrée qui supporte une statue et fait souvent corps avec elle. ACROPOLE (du grec acros, élevé, et polis, ville), nom donné à. la partie haute des villes dans l’ancienne Grèce et dans ses colonies. Par une disposition naturelle du pays, les plaines, en Grèce, offrent presque toutes, soit une éminence isolée, soit une saillie qui se détache des montagnes, et propre à recevoir une forteresse. Les premiers habitants si établirent sur ces hauteurs, dont ils firent à la fois un lien de défense et le centre de leur culte ; ils élevèrent, en forme de couronne, des murailles et des tours sur Pcscarpement, ne laissant, pour pénétrer dans l’enceinte, qu”un petit nombre de portes, garnies d’ouvrages avancés qui portaient le nom de Propylées (dn grec pro, devant, et pulè, porte). Il y avait des propylées à Athènes, à Eleusis, à Mégare, fi (lorînthe, à Argos, à Mycènes même au lieu nommé la Porte des Lions. Les temples des principales divinités du pays se trouvaient ordinairement dans la citadelle, au point le plus élevé de la colline ; la se conservaient les images des dieux, les offrandes, le trésor sacré, souvent même le trésor public. Telles furent les premières cités grecques, qui, plus tard, s’étant’étendues autour des collines, laisseront à. celles-›ci le nom de Villes-Hautes ou Acropoles. La plus célèbre des Acropoles fut celle d’Athènes. Elle est isolée au milieu de la plaine, entre l’Ilissus et le Céphise, a 4 kil. environ du rivage de Phalère. C’est un rocher, haut de 178 mèt., dont la surface oblongue a été en partie dressée de main d’homme ; escarpé de toutes parts, il n’offre d’accès que du côté de Fouest, par lequel il se rattache à la colline de l’Aréopage. C’est sur ce point que se trouvent les Propylóes (V. ce mot dans notre Dictionnaire de Biographie et d’Histoire). Les *murs de ce monument, n’ayant été que dégrossis, n’ont pu recevoir aucune peinture murale ; l’ordre ionique de sa colonnade intérieure est du style le plus pur.-Les Propylées servaient aussi de dépôt pour les tableaux des maîtres ; de la le nom de Pinacothèque donné à l’aile septentrionale. L’édifice, a vue sur le Pnyx (V. ce mot dans notre Díctãomzaire de biographie et d’histoire). Dcvant.l’aile méridionale, aujourd’hui surmontée d’une énorme tour frauque, est un petit temple de la Victoire Aptère (sans ailes), dont les fragments dispersés ont été rétablis dans leur ancien plan.

Parmi les édifices intérieurs de l’Acropole, les plus célèbres sont le Parthénon et l’Erechthcum. - Le Partlténon (V. ce mot dans notre Dictionn. de Biographie et d’Histoire) est d’ordre dorique, ’et fait de marbre pentélique ; les tuiles étaient de marbre de Paros, ainsi que les sculptures. Ce temple est le seul exemple de dorique octostyle que nous possédions. L’enceinte était partagée en’deux salles : l’une, antérieure et plus grande, formant le temple même, occupé par la statue de Minerve d’ivoire et d’or, haute de 26 coudées (12 mèt.), œuvre de Phidias ; l’autre, nommée opisthodome, soutenue par quatre colonnes ioniques, contenait le trésor d’Atliènes. Sur le fronton oriental était représentée, en statues, la naissance de Minerve, et, sur l’autre fronton, la lutte cle cette déesse et de Neptune pour la possession de l’Attique. Les métopes, formant la frise extérieure, représentaient des épisodes de la guerre des Centaures, de celle des Géants, et de celle des Amazones ; la frise du mur sous la colonnade représente la procession des Panathénées. ’Toutes ces sculptures de Phidias ou de son école forment la plus grande composition qu’ait jamais produite l’antiquité. Le Parthénon était, selon l’usage des Grecs, entièrement peint au dehors et au dedans. Les premiers dessins que l’on possède du Parthénon sont de 1674, et ont été faits par un artiste français, Jacques Carrey : ce sont les reproductions les plus exactes qui existent ; on les voit dans la collection de Paris, et dans le Parthénon de M. L. de Laborde., L’Erechtheum existe encore en partie à. côté du Parthénon. Consacré à Minerve Poliade et à Neptune Erechthée, il formait un double temple composé de deux pièces contiguës et bâti sur un sol inégal ; de plus, sur le côté oriental, il y avait une salle plus petite consacrées Pandrose, et, du côté opposé, un portique où l’on montrait, sur le rocher, le coup du trident que Neptune donna pour faire naître le cheval. Ce petit édifice ionique est demeuré célèbre dans la tradition par le grand nombre de légendes qui s’y rattachent, et dans l’art par l’élégance extrême de toutes ses parties ;-on y voit encor de célèbres cariatides qui ont servi de modèle ou de point de départ aux cariatides des temps postérieurs. Tous ces édifices sont plus récents que l’invasion des Perses ; ceux-ci avaient saccagé l’Acropole, où ne s”élevaient que des édifices de pierre : ces anciennes constructions, déjà fort élégantes, servirent à la reconstruction des murs, où l’on en voit encore des fragments. Parm1 les autres monuments de l’Acropole, nous, ne citerons que la Minerve Promachos, ouvrage en bronze de Phidias, haute de plus de 16 mèt., et vue de Sunium par les navigateurs. Il n’en reste aucun débris. - V. Pausanias ; Pline l’Ancien ; Stuart et Revet, Arntiq. ofAthen : : ; Leake, Top. of Athens ; E. Burnouf, le Parthénon (Beeuc des Deuœ Mondes, 1°’déc. 1847), L. de Laborde, le Parthénon, Paris, 1848, gr. in-fol. ; Beulé, l’Acropole ci’/lthèries. Paris, 1854, in-80. En. B. A(JIi0S’l’lCl*lE (dn grec acros, sommet, extrémité, et stichos, vers), petite pièce qui se compose d’autant de vers qu’il entre de lettres dans le mot qui en fait le sujet, et dans laquelle les initiales de chaque vers, rangées verticalement, se suivent dans l’ordre des lettres de manière a reproduire le mot. Tout l’esprit s’y trouve au commencement des vers, comme dans les bouts-rimés il est à la fin. Voici un acrostiche sur Laure, amante de Pétrarque : ^

ve ciel, qui la sativa de son propre peneluint,

› la beauté du corps unit celle de l’ãme ;

Cn seul de ses regards, par un pouvoir touchant, geendnit h la vertu le cœur de son amant. mlle embellit l’amour en épurant sa flamme. L’acrostiche double est celui où le même mot est reproduit au commencement et à la fin qu au milieu des vers. Tel est celui-ci, tiré d’un poëte latin chrétien : Juiepari régnat, communis conditor œvl, Et cum patre piâ régnat sublimis in arcE, Sidereo sunctis insidít numine regniS,

Unde mare et terras solo videt omnia nutU, Suggerit humanls, et donat munera rebnS. On a poussé l’abus de l’esprit jusqu’à renfermer cinq acrostiches dans la même pièce, appelée alors pentacrostiche. - L’acrostiche était connu des Anciens. Dans la Bible, les’versets’des Psaumes 33 et 118 commencent par les lettres successives de l’alphabet hébreu. On trouve, dans l’Anthologie grecque (I, 38), deux épigrammes, l’une en l’honneur’de Bacchus, et l’autre en l’honneur d’Apollon ; chacune est composée de 25 vers, do nt le 1" annonce le sujet de la pièce ; les lettres initiales des 24 autres sont les 24 lettres de l’alphabet rangées dans l’ordre alphabétique, et chaque vers renferme 4 épithètes qui commencent par la même lettre que le vers. Suivant Cicéron, Ennius avait fait des acrostiches. Eusèbe de Césarée (Vie de Constantin) cite des vers grecs composés, dit-il, par une Sibylle d’Erydires sur le jugement dernier, et dont les initiales forment les mots suivants : - IHZOYE XPISTOE BEOY YIOE ZQTHP,

c.-à-d. Jésus-Christ, fils de Dieu, Sauveur. S’Augustin, qui les reproduit dans sa Cité de Dieu, remarque en outre que les initiales des cinq mots grecs forment IXØYX (Poisson), nom mystique de Jésus, qui vécut au milieu des hommes sans contracter de péché, comme le poisson vit dans la mer sans prendre le goût de l’eau salée. On attribues. Prisçien des arguments des comédies de Plaute, «