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LE SERVITEUR

encore pires. Puisqu’elles out chorsi de marcher dans la voie de la perfection, peu t’importe qu’elles n’avancent qu’à petits pas, ou, mieux, qu’elles piétinent sur place.

Tu n’étais point de ces apôtres brûlants qui vont confessant leur foi à tous les carrefours de la cité, te résignant à ce qu’il y eût des hommes à ne pas penser comme toi, mais je suis sûr que tu ne les oubliais pas dans tes prières. Tu n’en voulais à personne, et implorais la miséricorde du Très-Haut pour la chrétienté. La rosée du ciel tombe sur le pré du méchant comme sur le pré du juste.

Tu estimais qu’il était bon de vivre puisque, la vie, tu la devais à Dieu, et telle que te l’avaient faite, non pas le besoin ni les nécessités quotidiennes, mais ses mystérieux desseins. Tu pensais que lui seul est la source de la vérité, et que nous ne risquons point de nous égarer en suivant la route qu’il nous indiquait.

Tu savais qu’il intervient dans les affaires des hommes, qu’il a le droit de les punir ou de les récompenser, qu’il a à sa disposition le vent, le tonnerre, la grêle et la gelée, et le soleil, et les pluies opportunes. Tu trouvais naturel que les