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INTRODUCTION.

Le Wiwoho, poëme javanais, que Sousouhounnan Pakou Bouwono a traduit du kawi, rapporte que Niwoto Kawotjo, un prince des géants de Ngimohi-Motoko (aujourd’hui Nouso-Barong, une île située au sud-est de Java), avait demandé vainement à Batoro Hendro, souverain seigneur du Sourolojo, la main d’une Widodari, nommée Souprobo, et que, pour se venger, il avait résolu de lui déclarer la guerre dans le Sourolojo.

Le redouté prince des géants avait reçu une force surnaturelle de Batoro Roudro. Aucune arme humaine n’était en état de le blesser, et les dieux et les esprits n’avaient aucun empire sur lui. Seul, le bout de sa langue pouvait être atteint, et toute blessure faite à cet endroit lui être fatale. Mais cette place vulnérable n’était connue de personne, et était même restée un mystère pour les dieux.

Batoro Hendro supplia Hardjouno, qui se livrait à d’austères expiations, de le délivrer de son redoutable ennemi.

Hardjouno refuse de se battre contre Niwoto-Kawotjo ; il préfère avoir recours à la ruse pour découvrir la place où Niwoto-Kawotjo peut être blessé. Souprobo est à cet effet envoyée à Ngimohi-Motoko afin de s’offrir elle-même comme épouse au prince des géants. Reçue avec bonheur par Niwoto-Kawotjo, Souprobo cherche, par ses douces et caressantes paroles, à lui dérober son secret, et le mystère est bientôt dévoilé.