Page:Backer - Bidasari.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
INTRODUCTION.

du tilleul lui tomba sur l’épaule droite. Aussitôt une peau d’écaille couvrit tout son corps, excepté l’endroit qu’avait touché la feuille du tilleul, et Sigfrid retourna à la forge de Mymer, emportant la tête du dragon comme trophée de sa victoire.

Les compagnons du forgeron tremblèrent en le voyant revenir de la forêt : « Maître, maître, s’écrièrent-ils, ayez pitié de nous ! » Maître Mymer alla au-devant du jeune héros et lui témoigna tout son contentement ; mais lui, il le terrassa à l’instant même et Mymer ne se releva plus. Ses compagnons épouvantés se tinrent cachés dans la forge.

Sigfrid se forgea, du meilleur acier et du fer le plus dur, une épée, une cotte de mailles, un haubert, un bouclier et un casque, comme il convient à un chevalier ; et ainsi équipé il s’en alla courir de nouvelles aventures

Alors, Hagen le rusé lui dit : « Il paraît, seigneur Sigfrid, que personne ne peut vous suivre à la course ; je voudrais bien voir cela. »

Sigfrid accepta le défi et dit : « Celui qui arrivera le premier à la fontaine sera vainqueur ; mais il gardera pour courir tout son attirail de chasse. »

Qui atteignit le premier la source, fut Sigfrid. Il suspendit au tilleul qui ombrageait la fontaine, sa lance, son épée et son bouclier, ce dont Hagen s’empara aussitôt. Et lorsque le héros se baissa pour boire, Hagen, armé de la lance, prit son élan et perça Sigfrid au seul endroit vulnérable de son corps ; le