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INTRODUCTION.

vée la figure d’un homme nu, occupé à forger des armes et des instruments de travail, qui ressemblent beaucoup à ceux usités encore aujourd’hui parmi les Javanais. Cette figure paraît se servir de son genou comme d’une enclume et de sa main droite comme d’un marteau. Cela concorde avec la tradition javanaise qui fait mention de forgerons, dont la force musculaire était si grande que leurs genoux servaient d’enclumes, leurs mains de marteaux et leurs doigts de tenailles.


Les Finnois ont aussi gardé le souvenir d’un forgeron mythique. Le Kalevala rapporte un dialogue entre Louhi, la mère de famille, et le Runoia éternel :

« Ô sage Wainamoinen, peux-tu me forger un sampo, un sampo au couvercle splendide ? »

Le vieux Wainamoinen dit : « Je ne saurais te forger un sampo au couvercle splendide. Mais reconduis-moi dans mon pays, et je t’enverrai de là le forgeron Ilmarinen. Il te forgera ce sampo, il martellera son couvercle, et il charmera la jeune vierge, et il fera la joie de ta fille.

« Ilmarinen est un forgeron merveilleux, un habile batteur de fer. C’est lui qui a forgé la voûte du ciel, qui a martelé le couvercle de l’air, sans qu’y paraissent les coups de marteau, ni les morsures des tenailles[1]. »

  1. Traduction de Léouzon-Leduc.