Page:Backer - Bidasari.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
INTRODUCTION.

tagne, aiment passionnément les combats de coqs, et des arrêtés de police ont dû souvent interdire ce qu’ils ont de barbare. Cette même passion existe également chez les insulaires de Sumatra et des Philippines et chez la plupart des Malais, au rapport de Rienzi, qui a longtemps voyagé en Océanie[1], et celle du jeu est tellement répandue dans la plupart des villes de la Chine, qu’on y voit presque dans tous les coins des gens jouant aux dés et aux cartes, et mettant souvent pour enjeu leurs femmes et leurs filles[2]. On croirait lire ce que le grand historien romain écrivait des populations germaines : « Je m’étonne de les voir, étant à jeun, et au milieu des affaires sérieuses, se livrer aux jeux de hasard, avec une ardeur si téméraire dans le gain et dans la perte, qu’après avoir tout perdu, ils en viennent à jouer, par un dernier coup, leur propre liberté et leur personne[3]. »

IX

Le poème de Bidasari, que nous nous proposons de traduire, contient aussi des épisodes identiques à ceux dont les compilateurs de l’Edda et des Nibelungen ont composé leurs épopées nationales. Dans

  1. Oceanie, t. I, p. 133.
  2. Voyage de J. Barrow, chap. III.
  3. Germania, cap. 24.