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INTRODUCTION.

des lanternes chinoises. C’était comme un palais de roi. Les nuages simulaient des fleurs ; les yeux en étaient éblouis, et des sièges et des tables complétaient l’ameublement.

« Le roi, en parcourant les appartements, fut de plus en plus étonné de tout ce qu’il voyait. Il alla à droite, à gauche ; mais nulle part il n’aperçut de vestiges humains. À peine vit-il une nourie qui étendait ses ailes vers la terre et criait : « Ô roi, ô illustre sultan, que faites-vous ici ? C’est le séjour d’esprits et de démons, qui vous déchireront dans le désert.

« Dang Semie est originaire de Pétanie et est devenue belle-fille de Dang Lila ; j’ai pitié de cet homme, que les esprits frapperont sans que personne l’accompagne dans la mort. »

« Le roi leva les yeux et s’étonna d’entendre parler un oiseau, qui s’envola ensuite et se cacha derrière un lit de repos.

« La disparition de la nourie le troubla : « Où s’est-elle envolée ? s’écria-t-il ; cherchons-la. »

« Le roi ouvrit les rideaux et aperçut un être humain qui dormait là comme un mort, étendu sur un lit de repos ayant la forme d’un dragon ; il était couvert d’un drap bleu de ciel, mais ses traits reflétaient la douleur. Son sommeil était semblable au gémissement d’une chouette, mais doux comme une mer de miel.

« Le roi pensa en lui-même : « Serait-ce un enfant d’origine céleste, ou bien aurait-il feint de dormir