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INTRODUCTION.

le garouda est un aigle, et dans le Mahabharata, il lutte contre un éléphant et une tortue, dont il finit par se rendre maître. Ce qui irrita la divinité Indra et d’autres dieux. Cependant ils se réconcilièrent, et rendirent Garouda immortel. C’est pourquoi on honora son image à Soukouh, où elle fut placée aux deux côtés de la porte d’un temple. Voici le portrait de cet oiseau d’après le Harivansa, traduit par A. Langlois, t. I, p. 208 :

« Garouda porte, comme collier, un des noirs serpents ses ennemis. Il enleva jadis l’astre qui est le réservoir de l’ambroisie, et il garde encore la trace de la foudre d’Indra irrité contre le ravisseur, auquel Vichnou seul put reprendre sa proie. Sa hauteur égale celle de Mandara, et sa force a cent fois paru dans les disputes des Dévas et des Asouras. Une aigrette surmonte sa tête, ceinte d’un diadème et ornée de pendants d’oreilles magnifiques. Son plumage varié brille comme une montagne féconde en minéraux divers. Ses serres et son bec sont aigus ; un duvet blanc comme les rayons de la lune couvre sa gorge parée du trophée conquis sur les serpents, lequel est pour lui la plus brillante des pierres précieuses. Quand il s’amuse à déployer dans le ciel ses ailes peintes de si riches couleurs, on dirait deux nuages, pareils à ceux que, vers la fin des saisons, sillonne l’arc d’Indra (l’arc-en-ciel). Son grand corps