Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/136

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ment fort long-temps ; ou en ce que les sujets désignés, quoique se rapportant à une classe qui a moins d’aptitude naturelle à vivre long-temps, n’ont pas laissé de fournir une très longue carrière.

26. Parmi les Empereurs, romains, grecs, français ou allemands, qu’on peut compter jusqu’à notre temps et dont le nombre monte à près de deux cents, je n’en vois que quatre qui aient été octogénaires, auxquels on peut ajouter les deux premiers, savoir Auguste et Tibère ; ce dernier avant vécu soixante-dix-huit ans, et l’autre soixante-seize, mais qui auroient pu sans doute parvenir à l’âge de quatre-vingts ans, si Livie et Caligula eussent bien voulu les laisser vivre un peu plus long-temps. Auguste, comme nous venons de le dire, vécut soixante-seize ans ; c’étoit un prince d’un caractère modéré, mais qui ne manquoit pas de chaleur dans l’exécution, et à tout autre égard, d’un caractère paisible et serein, très sobre par rapport aux aliinens solides et liquides, trop adonné aux