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Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/152

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à la voracité des chiens et des oiseaux ! eh ! qu’importe ? reprit-il, comme je me suis efforcé durant ma vie d’être utile aux hommes, quel si grand malheur seroit-ce donc pour moi, si je pouvois, après ma mort, l’être aussi un peu aux animaux ? Les Pandores, peuple de l’Inde, connu des anciens, passoient pour très vivaces ; ce qui alloit quelquefois jusqu’à deux cents ans ; à quoi l’on ajoute une circonstance, qui, à la première vue, paroît plus étonnante ; leurs enfans, dit-on, avoient les cheveux presque blancs ; puis sur le déclin de l’âge, leur chevelure noircissoit avant de blanchir ; mais au fond cette circonstance n’a rien que de très ordinaire : dans nos contrées, les cheveux des enfans sont d’abord blancs, puis dans l’âge viril, ils deviennent noirs. On prétend aussi que les Sères, autre peuple des Indes, qui tiroient du palmier une sorte de vin, fournissoient une très longue carrière ; quelques individus parmi eux vivant jusqu’à cent trente ans. Euphranor, grammairien, vieillit dans son école,