Aller au contenu

Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pendant, depuis trois mille ans, espace de temps où se trouvent renfermées toutes les histoires qui ont quelque certitude, on ne voit plus dans les mêmes lieux de tels géans ; quoique la stature moyenne de l’homme, ainsi que la durée de la vie

    l’autre ? et sommes-nous certains que ces causes n’aient pas eu autrefois plus de force et d’intensité qu’elles n’en ont aujourd’hui ? Nous ne risquons rien de répondre à toutes ces questions par une triple négation. De plus, il n’est pas dans la nature deux êtres parfaitement égaux, soit en différens lieux, dans le même temps, soit en différens temps, dans le même lieu. Ainsi non-seulement les hommes et les ânes d’aujourd’hui ne sont pas précisément égaux à ceux d’autrefois, mais même il est impossible qu’ils le soient ; et l’opinion qui supposeroit cette égalité, ne seroit qu’une absurdité. En cinquième lieu, s’il est vrai que notre planète se refroidisse et se durcisse par degrés, comme le prétend M. de Buffon, et comme ce grand nombre de volcans éteints qu’on voit à sa surface semblent le prouver, il est clair que toute la matière qui se trouve à cette surface, devient de moins en moins extensible, et que l’intensité de cette force expansive qui opère le dé-