Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/170

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l’air, dans le lieu même dont on fait son domicile, sont nuisibles, comme nous venons de le dire ; mais le changement d’air, lorsqu’il est l’effet des voyages, est avantageux, pour peu qu’on y soit accoutumé. Aussi voit-on dans l’histoire beaucoup de grands voyageurs qui ont vécu fort long-temps ; et ceux qui ont toujours vécu dans le même lieu, sans perdre jamais de vue leur petit manoir, ont souvent joui du même avantage. Car l’air auquel on est accoutumé, consume moins la substance du corps ; mais l’air nouveau nourrit et répare davantage[1].

  1. Ou par lui-même, ou en facilitant la digestion et l’assimilation des aliments proprement dits. Car, selon quelques physiologistes, ou médecins chymistes, l’air atmosphérique ne sert pas seulement à rafraîchir toute l’habitude du corps, et à prévenir ou diminuer cette pléthore à laquelle le sang tend continuellement, mais de plus à remplacer une partie de la substance perdue par les deux transpirations. Et la poitrine, ou plutôt les poumons, sont, pour ainsi dire, un estomac qui mange de l’air.