Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/172

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gue interruption de l’acte vénérien, ou après des jouissances réitérées. Enfin quelques individus sont enfans de l’amour, et engendrés dans le temps où celui de leur père est dans sa plus grande effervescence (tel est ordinairement le cas des bâtards) ; d’autres le sont dans un temps où cette passion est fort attiédie : par exemple, après plusieurs années de mariage[1]. Les mêmes différences ou

  1. Si la nature, en donnant à l’homme un penchant irrésistible pour le plaisir, lui a donné en même temps un goût infiniment plus vif pour les plaisirs défendus que pour les plaisirs permis ; elle ne l’a donc pas organisé immédiatement pour la justice ; le sentiment du juste et de l’injuste n’est donc pas en lui un sentiment inné, comme le prétendoit Rousseau, mais un sentiment réfléchi ; la vertu est donc une science, comme le prétendoit Socrate ; et au défaut de cette science qui est extrêmement rare, la contrainte des lois est donc absolument nécessaire, les conseils de la philosophie étant presque toujours aussi inutiles qu’ennuyeux. D’un autre coté, la loi, en augmentant notre sûreté, diminue nos plaisirs et notre liberté : sans doute, mais elle ne nous ôte une par-