Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/251

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toute substance aromatique, et de vin, ou de toute autre boisson forte ; ou n’en faire usage qu’avec précaution, avec réserve et en s’en abstenant de temps en temps. J’en dirai autant de la sariette, de l’origan, du pouliot ; en un mot, de toutes ces substances qui ont une saveur âcre et brûlante, attendu qu’elles excitent dans les esprits, non une chaleur réparatrice et organisatrice, mais une chaleur déprédatrice et destructive[1].

  1. Pour me rendre plus intelligible, je me servirai d’une comparaison familière. Supposons que, dans une fête publique, le peuple soit assemblé ; mettons dans cette multitude cinq ou six personnes fort vives et fort gaies ; elles mettront tout en train ; elles établiront plusieurs foyers de danse et de gaieté. Mettons à leur place cinq ou six brouillons, de ces hommes, dis-je, qui rient quand les autres pleurent, et qui pleurent quand les autres rient ; ils produiront dans cette foule la plus violente agitation ; ils y apporteront la guerre qu’ils portoient dans leur propre sein, et rien ne s’arrangera. La chaleur des derniers est la chaleur des-