Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/253

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sent pas de produire cette chaleur qu’on voudroit obtenir par le moyen des substances simples de la même classe mais qu’on obtient difficilement par ce dernier moyen. En effet, si-tôt que vous n’employez ces substances très chaudes et très actives (telles que l’euphorbe le pyréthre, la staphisaigre, l’estragon, l’anacarde, le castoréum, l’aristoloche, l’oppoponax, le sel ammoniac, le galbanum, etc.) toutes substances qui, prises intérieurement et sans correctif, pourroient être nuisibles ; si-tôt, dis-je, que vous ne les employez que pour émousser et corriger la qualité narcotique de l’opium, dès-lors elles constituent ce médicament de force moyenne et tempéré dont nous avons besoin : observation sur laquelle il ne restera aucun doute, pour peu que l’on considère que la thériaque, le mithridate, etc. n’ont pas une saveur âcre, brûlante et mordicante, mais seulement une saveur un peu amère, accompagnée d’une odeur forte que leur chaleur ne se fait jamais sentir que dans l’estomac et par leurs effets ultérieurs.