Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on y soit invité par l’exemple mémorable de Cassiodore, qui, après avoir joui, durant un grand nombre d’années, auprès de ces princes Goths qui régnérent en Italie, d’une telle considération, qu’il étoit comme l’âme de leurs conseils, prit le parti, vers l’âge de quatre-vingts ans, de se retirer dans un monastère, où il vécut encore jusqu’à l’âge de cent ans. Mais il est, relativement à cette retraite, deux attentions absolument nécessaires ; l’une, est de ne pas attendre, pour se retirer, que les forces soient totalement épuisées, et le corps rempli d’infirmités ; tout changement notable, même en mieux, étant funeste et souvent mortel à des corps si affoiblis ; l’autre, est de ne pas se livrer alors à une oisiveté absolue, à une totale inertie, mais de se ménager quelque occupation agréable, paisible, qui puisse fixer l’esprit, en lui donnant un objet, et tenir ainsi en mouvement les esprits vitaux, sans les agiter excessivement. Par exemple, cultiver les lettres, planter ou bâtir ; les trois genres d’occu-