Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/492

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différente de celle de la flamme ; car chaque flamme individuelle est éteinte sur-le-champ par les substances de nature contraire et destructive dont elle est environnée ; au lieu que l’esprit n’est point exposé à l’action de causes qui puissent le détruire promptement[1]. Au contraire les esprits vitaux, à mesure qu’ils s’exhalent, sont réparés et remplacés par ceux que fournit le sang vigoureux et plein de vie des artérioles dont les innombrables rameaux s’insèrent dans

  1. L’analogie se soutient pourtant beaucoup mieux qu’il ne le dit. Une chandelle dure plusieurs heures, parce que sa flamme dévore le suif qu’elle fond et volatilise. L’homme dure un grand nombre d’années, parce qu’à mesure qu’il s’éteint, il met des bûches au feu et de l’huile dans la lampe : mais l’homme étant une chandelle dont la mèche qui a beaucoup de volume et du consistance, est environnée d’une très grande quantité de suif, doit en conséquence durer beaucoup plus long-temps, en donnant une lumière tantôt vive et tantôt obscure.