Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/55

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peu à peu leur humor, l’entraîne ensuite avec soi en s’exhalant ; à quoi il faut ajouter l’air ambiant qui se multiplie en consumant continuellement les esprits innés des différens corps, et en se les appropriant.

5. Le froid est, à proprement parler, ce qui dessèche le plus ; car toute dessiccation n’a lieu qu’en conséquence de la contraction, qui est l’effet propre et direct du froid. Mais, quoique nous puissions donner à la chaleur la plus grande intensité, par le moyen du feu, nous n’avons en notre disposition qu’un froid très foible ; par exemple, le froid naturel de l’hiver, ou ce froid artificiel que nous pouvons nous procurer par le moyen de la glace et de la neige, combinées avec le nitre. C’est pourquoi les dessiccations artificielles, opérées par le froid, sont très légères, et ne résistent point à l’action des plus foibles causes. Nous voyons cependant que la gelée dessèche la surface de la terre, et que les vents du mois de mars produisent cet effet plus promptement et