Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

me. C’est ainsi que les vents, quoique tirant leur origine et tout leur pouvoir (de l’action) du soleil, ne laissent pas d’exercer un plus grand empire, et d’avoir une plus puissante influence sur la température et la constitution de l’air, que cet astre même qui en est la cause première. Par exemple, au Pérou, où le voisinage de la mer, de grands fleuves, de montagnes très élevées et couvertes de neiges éternelles, qui est une triple et inépuisable source de vapeurs, est en conséquence un principe fécond de vents de toute espèce, la température ne laisse pas d’être aussi douce et aussi fraîche qu’en Europe.

42. Quand tous ces puissans effets, qu’on attribue ordinairement aux vents, ne seroient point exagérés, ils n’auroient rien de fort étonnant, les vents d’une grande force pouvant être regardés comme d’immenses vagues, des torrens ou des inondations d’air. Mais, pour peu qu’on envisage les choses de plus près, on trouvera que ces effets, qui étonnent