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Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/207

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cessivement, quelquefois même on coupe les mâts. Enfin, on jette à la mer les marchandises, les canons, etc. pour alléger le vaisseau[1], et le mettre en état d’obéir plus aisément à l’action des vagues.

35. À l’aide de cette impulsion que le vent donne aux voiles, un vaisseau, lors-

  1. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui s’imaginoient que l’art nautique étoit assez perfectionné pour que, dans un vaisseau do moyenne grandeur, les dangers de la navigation se réduisissent presque à rien, mais ce n’est qu’un préjugé ; car, outre les ennemis réguliers, les pirates, ou forbans, les voies d’eau, les incendies, la foudre, les trombes, les grains, les écueils, ou les vigies, le voisinage de terre, le choc des autres vaisseaux, les mauvaises manœuvres, la famine, le manque d’eau, les maladies, sur-tout le scorbut, etc. on court encore deux espèces de risques. 1°. Un vaisseau ne pouvant plus tenir, même à la cape, sous la misaine, un foc, ou une voile d’étai, et étant obligé de fuir vent arrière, et de veiller la lame, si, au moment où, soit l’officier de quart, soit le pilote, crie au timonnier, défie babord, ce timonnier se trompe, et tourne la roue du timon à babord même, il peut arriver que, le vaisseau tra-