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Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/439

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parmi eux quelques familles ou tribus, originaires de cette nation, établies depuis long-temps dans cette île, et auxquelles ils laissent une entière liberté, par rapport à la religion ; ce qu’ils font d’autant plus volontiers, que ces Juifs de Bensalem sont d’un tout autre caractère, et animés d’un tout autre esprit que ceux des autres parties du monde ; car on sait que les autres Juifs détestent jusqu’au nom de chrétien ; qu’ils ont une haine secrète et invétérée pour les nations chez lesquelles ils vivent, et une disposition continuelle à leur nuire ; au lieu que ceux-ci donnent au Sauveur du monde les qualifications les plus relevées, et sont tendrement attachés aux habitans de Bensalem. Par exemple, ce Juif même dont je parle, reconnoît habituellement que le Christ étoit né d’une Vierge, et qu’il étoit d’une nature supérieure à l’humanité. Il prétendoit que Dieu l’avoit mis à la tête de ces Séraphins qui environnent son trône. Ils l’appelloient la voie lactée, l’Élie du Messie, et lui