Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/219

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mais même de sa seule volonté, de sa seule prudence, et de son propre jugement.

Cherchons maintenant quels sont les inconvéniens auxquels le prince s’expose, en formant un conseil d’état, ou en le consultant, et quels sont les moyens nécessaires pour prévenir ces inconvéniens, ou y remédier. Les principaux et les plus connus se réduisent à trois. Le premier est que les affaires étant communiquées à un assez grand nombre de personnes, on ne peut guère compter sur le secret. Le second est que l’autorité du prince en paroît affoiblie ; qu’il semble aussi se défier de sa propre capacité, et n’avoir pas la force de se gouverner lui-même. Le troisième est le danger des conseils perfides, intéressés, et plus utiles à celui qui les donne, qu’à celui qui les reçoit.

Pour prévenir ces inconvéniens, les Italiens ont imaginé, et les Français ont adopté, sous quelques-uns de leurs rois, les conseils secrets, et connus sous le