Aller au contenu

Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les conseillers assis au bas bout qui auront l’avantage.

Lorsque le prince assiste en personne au conseil, il doit être très réservé et bien prendre garde de laisser deviner trop tôt son sentiment ; car s’il se laisse pénétrer de bonne heure, tous les assistans ne s’appliqueront qu’à lui complaire ; et au lieu de lui donner librement un avis salutaire, ils lui chanteront : Placebo tibi, Domine (Seigneur, je tâcherai de vous complaire ; commencement d’un psaume de David.)

XXI. Du délai et de la lenteur dans les affaires.

La fortune est semblable à un marché où assez souvent, en attendant un peu, on achète à plus bas prix. Quelquefois, au contraire, elle est semblable à la Sybille, qui, à mesure qu’elle brûle ses livres, surfait d’autant ceux qui lui restent, et demande, pour le dernier, le prix qu’elle avoit d’abord demandé pour le tout. L’occasion, dit le poëte, est che-