pouvoir nous permettre un petit nombre de réflexions sur cet important sujet de l’unité de l’église, et nous tâcherons de faire des réponses satisfaisantes à ces trois questions : quels seroient les fruits de cette unité ? Quelles en sont les vraies limites ? Enfin, par quels moyens pourroit-on la rétablir ?
Quant aux fruits de cette unité, outre qu’elle seroit agréable à Dieu (ce qui doit être la fin dernière et le but de tous les buts), elle procureroit deux avantages principaux, dont l’un regarde ceux
au grand Être qui les sait toutes : et le mahométan qui prie du cœur est plus écouté que le chrétien qui ne prie que des lèvres, en damnant verbalement tous ceux qui n’entendent pas sa langue, et en se damnant réellement lui-même par ces jugemens téméraires. Il est temps désormais d’abandonner ce langage profane qu’on ose employer en parlant de l’Être infiniment bon, et de le traduire en une langue plus douce et plus digne de lui. Tachons de nous sauver et ne damnons personne ; la connoissance des jugemens de Dieu n’appartient qu’à Dieu même.